Il y a le banc d’école, l’éléphant dans le salon
de l’acquisition de connaissance. Il y a le livre, ce bon vieux bouquin, chargé
de retracer l’histoire, revisiter les faits qui font de l’humanité ce qu’elle est
devenue.
Et bien entendu, de nos jours, il y a …Google !
Fruit de l’imagination des hommes, là où, ne fût-ce que le temps d’un clic, la
magie d’internet transforme n’importe qui en Pic de la Mirandole.
Mais, de toutes les manières de se cultiver, une
avenue est plus négligée : le savoir de l’autre. Oui, le savoir des
rencontres. Le savoir de l’autre constitue...l’autre savoir.
L’autre n’est pas nécessairement
érudit ou spécialiste. L’autre sait des choses qui ne font partie d’aucun
programme scolaire. Il est ce témoin qui était là au bon moment et au bon
endroit. Il est cet aîné qui a découvert des principes par la morale qu’enseigne
l’expérience. Il est cet ami, venant d’une culture étrangère, qui vulgarise des
concepts pouvant être hyper complexes lorsque l’on a été élevé sous un autre
paradigme. À titre d’exemple, la psychologie des prénoms est une banalité en
Afrique, mais une science en Amérique.
Si l’école peut être soumise à la loi du marché, que
les livres ne seront jamais assez pour témoigner l’histoire du monde, il y aura
toujours un autre pour exprimer ce qu’il sait.
Le savoir de l’autre est à prendre au sérieux. Ce n’est
que depuis quelques années qu’est apparu un phénomène qui met en valeur ce
trait d’apprentissage : les « brains dates », littéralement, « les rencontres
de cerveaux ». Ces occasions où des inconnus se réunissent dans l’optique de repartir avec un petit bagage de chacun.
Le savoir de l’autre est intangible, il n’a pas
besoin de propriété intellectuelle, car il est inviolable. Un chercheur en sciences
humaines d’une université réputée ne pourra jamais comprendre la pauvreté comme
le ressent le sans-abri qui dort au coin de la rue.
L’homme est unique. Par ce simple constat, tout
homme peut apporter sa lumière pour éclairer davantage notre monde. Il ne
suffit que de se parler, il ne suffit que d’apprendre du savoir de l’autre, de
l’autre savoir.
Mayamba Luboya
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