mercredi 26 août 2015

Le problème du Congo est très simple


Malgré le rythme accéléré de nos vies et nos multiples activités, parfois on s’arrête un instant, juste le temps d’essayer de comprendre la misère du monde. Cette détresse, il y a certains pays qui l'ont malheureusement hérités plus que d’autres, c’est le cas de la République Démocratique du Congo.

Il suffit d’évoquer le nom de cet état pour penser à ses millions de morts, ses interminables combats armés qualifiés de « grande guerre africaine », ses immenses ressources naturelles spoliés matins, midis, soirs, son élite en exil, sa piètre performance en indice de développement humain etc.

Quand on regarde tous ces problèmes on a l’impression de s’être engagé dans un bras de fer contre un monstre à dix mains, tellement on ne sait par ou les saisir. 

Il y a le Congo dans le collimateur des grandes puissances depuis 1885, année où ils se sont réunis en Allemagne pour partager ce gros gâteau. Ils ont rédigés l’acte de Berlin comme on compose un plan d’affaires de nos jours. Sur la balance de la conscience, le côté inhumain d’asservir les Congolais n’a jamais fait le poids devant le côté business de faire du profit.

Il y a le Congo et ses guerres atroces, conflit le plus meurtrier depuis la deuxième guerre mondiale. Ces combats où s’invite tout le monde, des ADF Nalu au M23, les balles étrangères qui sifflent dans l’est de l’immense pays forcent les enfants à courir pour leurs vies plutôt que le faire pour rattraper un ballon.

Il y a le Congo et ses innombrables parties politiques, qui s’entendent souvent sur le discours mais jamais sur le porte-parole. Où cette soif d’avoir un « titre » n’est étanché que par la création de sa propre plateforme grâce à laquelle on peut s’accaparer le siège présidentiel. Trop immatures pour contenir leurs ambitions personnelles, ils avancent dispersés et désorganisés vers des adversaires tissés serrés et déterminés.

Il y a le Congo et son peuple. Ce dernier a tendance à transporté ses leaders devant le portail de la mythologie pour ensuite mieux se déresponsabiliser. Il ferme les yeux, certes pour prier, mais aussi pour ne pas voir.  

Il y a le Congo et ces multinationales côté à la bourse dont les sièges sociaux se trouvent dans une tour à bureaux de grandes capitales occidentales, mais le terrain de jeux est au Kivu. Ils  vont de spéculations pour créer un semblant de pénurie et ainsi faire monter la valeur du titre. Évaluation qui augmente en même temps que la courbe d’insécurité pour les habitants du grand pays d’Afrique.

Tous ces éléments problématiques ont un seul et même point de rencontre ; la richesse de ce pays. Voilà la simple réponse à toutes ces questions. Tant et aussi longtemps que ce pays sera riche, les prédateurs ne seront jamais très loin. Il ne faut pas espérer qu’ils se réveillent un beau matin et abandonne tout bonnement ce qu’il considère comme leur vache à lait, la nature humaine fait en sorte que l’homme ne change pas si facilement.

Les Congolais n’ont donc pas 36 000 options, il y a la collaboration, le partage ou ..la lutte.


Guy-Serge Luboya




Kalala, un nom qui lui allait si bien