mardi 28 avril 2015

La fin du trop bon, trop couillon ou la révolte de Baltimore

Vous avez surement déjà entendu l’adage trop bon trop couillon, ou trop gentil trop con. Longtemps les noirs des États-Unis victimes de toutes sortes d’injustices ont été bons. Animés d’une réelle bonne intention, ils ont essayés de combattre l’oppression par la bonté, le dialogue, l’ouverture et la retenue.

Ils ont fait beaucoup de concessions, croyant en cette Amérique inclusive, et persuadés d’obtenir un jour leur juste part en suivant cette méthode. C’est dans cette optique que l’intellectuel W.E.B Dubois fit la promotion de la participation à la première guerre mondiale dans la communauté noire. Dubois croyait dur comme fer qu’une fois que les noirs se seraient battus pour les États-Unis, le pays aurait une dette envers eux. Ils auraient alors plus de poids dans le rapport de force et pourront ainsi revenir plus confiants à la table des négociations. De ce pas, des centaines de milliers d’hommes noirs ont intégrés l’armée américaine, et il y a eu les fameux harlem hell fighters qui ont multipliés les actes de bravoures. Une fois le service à la nation rendu, les survivants sont rentrés au pays, persuadés que leur destin allait changer. Selon vous, que s’est-il passé ? …rien. Les Harlem Hell Fighters n’ont mêmes pas eu le droit de participer au grand défilé de la victoire.

Ensuite, les noirs ont suivis l’exemple des ''bons'' leaders. Rosa Parks n’a pas appelée à brûler un bus, elle y est entrée calmement et s’est assise en avant. Martin Luther King ne répliquait pas aux jets de pierres et autres provocations durant ses manifestations, il continuait à marcher. Ces africains américains de l’ancienne génération ont à peu près tout fait dans les règles. Il y a eu la mise sur pied de la One Million March, la créations de milliers d’ONG, et l’activiste Jesse Jackson a même fait campagne pour se présenter à la direction de la Maison Blanche. Ah qu’ils étaient sages ces aînés !

Le problème c’est que le vrai changement tarde à arriver. Aujourd’hui encore aux États-Unis, un noir est tué par la police toutes les ..28 heures. Ce n’est pas fini, en termes de nombres, il y a plus d’afro-américains en prisons et libertés conditionnelles qu’il n’y avait d’esclaves en 1850.

Comme si quelque chose ne tournait pas rond chez nos voisins du Sud. Le militant de l’organisation Black Panther, le brillant Stokely Carmichael, avait inventé le concept de racisme systématique. Une sorte de racisme fortement imprégner dans l’état américain qui regarderait toujours le noir du mauvais œil tant et aussi longtemps que tout ce système ne serait pas réformé.

L’autre problème, c’est que la nouvelle génération n’est pas aussi ''sage'' que la précédente. Elle ne veut pas de cette sagesse si elle signifie se faire tuer, manifester, et rentrer à la maison. Une vie humaine est beaucoup trop précieuse pour qu’on l’oublie si vite.

Freddie Gray ça fait un mort de plus, un mort de trop. En Afrique, on dit ;  ''premier Gaou n’est pas Gaou '', signifiant que le moi d’hier n’est pas le moi d'aujourd’hui. Les jeunes de Baltimore sont entrain de rompre avec la culture ''d’être bon'' de leurs parents, et démontre au monde entier leurs manières de réagir face à l’injustice.

L’ennui avec le bon, c’est qu’il est extrémiste. Soit il est calme et conciliant, soit il est violent et incontrôlable.

Rest in peace Freddie Gray 

dimanche 26 avril 2015

Le peuple VS la Banque du Canada

Cette après-midi j’ai fait un saut à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour assister à une conférence sous le thème : Le peuple VS la Banque du Canada. L’événement organisé par le collectif coagitation, a réunis une centaine de personnes dans un amphithéâtre servant habituellement de salle de classe.

La première intervenante était Mme. Ann Emmett, fondatrice de COMER (committee on monetary and economic reform), organisation née 1986 et basée à Toronto qui a pour vocation d’éduquer les canadiens sur les effets des politiques économiques et monétaires sur leurs vies. Le second orateur était Maître Rocco Galati, avocat constitutionnel.

Nos deux panélistes sont des vieux routiers de l’engagement citoyen. Selon les dires du médiateur de la rencontre, Mme. Emmett, lorsqu’elle n’avait que 18 ans, a été qualifiée de communiste par son ancien employeur de l’époque, Bell Canada. Elle y travaillait comme agente au service à la clientèle et avait mis sur pied une structure pour améliorer les conditions de travail des femmes, selon elle. Quant à M. Galati, son itinéraire a suscité l’admiration. L’assistance lui a fournie une chaude acclamation lorsqu’il a décrit sa formation et son occupation. En effet, s’il est avocat de formation, il ne peut en vivre car les causes qu’il défend ne sont guère lucratives. Alors, il est aussi…rénovateur de maisons. Il troc volontiers sa toge versus un marteau pour garder son indépendance d’esprit. Ce n’est pas fini, non seulement ses activités en cour ne lui rapportent pas de sous, mais elles sont financées de la poche de son habit d’entrepreneur en construction.

Le peuple vs la Banque du Canada, est une bataille juridique d’une importance majeure pour les contribuables canadiens. En effet, le COMER, représenté par Maître Galati, a engagé un procès contre la Banque du Canada. Cette dernière est accusée d’avoir commencé a emprunter à des banques privées depuis 1974, ce changement de politique monétaire aurait endetté les Canadiens et coûté 1 milliard d’intérêt sur la dette national en 2012. Selon Ann Emmett, cette attitude de la Banque du Canada aurait entrainée des pertes d’emplois considérables et fait passer l’âge de la retraite de 62 à 65 ans. Selon M. Galati, la Banque du Canada n’a pas le droit d’emprunter au privé, c’est inconstitutionnel.  

En gros, la Banque du Canada appartient au Canadiens et a été nationalisée en 1938, chaque dollars qui y sort doit être utilisé pour le bien collectif, et cela, sous un contrôle démocratique des priorités.

Il y a 2 façons de créer de l’argent ;

1) par le gouvernement via la Banque du Canada, et 2) par les banques privées. La première méthode est sans intérêt, assure la création d’emplois et le développement économique. La seconde, vient automatiquement avec une dette, sert des intérêts personnels et cache un agenda néo-libéral. Cette dernière façon de faire jéopardise le destin des contribuables en privatisant leurs derniers publics.

Vous pourriez penser qu’il s’agissait d’une réunion secrète entre communistes, mais non. La principale oratrice, Mme. Emmett, a dit ceci « l’argent n’est pas mauvais, c’est même une bonne invention. C’est choisir la vie avant l’argent qui est mauvais ».

C’est principalement ce que j’ai retenu, je n’ai rien contre les banques même si je trouve inquiétant qu’en cas de faillite d’une institution bancaire il n’y pas de grandes chances que vous puissiez voir la couleur de votre argent, car elles n’ont pas beaucoup de vrais argents en banque. Mais bon, ça c’est un autre débat pour un autre texte.

Les banques privées sont bonnes pour les entrepreneurs comme moi. Elles nous passent de l’argent avec intérêts en toute connaissance de cause. Ont réalisent nos projets, fait du profit, et leurs remboursent leurs prêts avec intérêts. Toutefois, ce stratagème ne devrait pas s’appliquer à des contribuables qui n’ont aucune idée de ce que l’on fait avec leur fonds.

Là, c'est le contribuable en moi qui parle. 



vendredi 10 avril 2015

Le kenya et nous

Le Kenya c’est ce pays en Afrique subsaharienne où 148 personnes, en majorité des étudiants, ont été froidement abattus par les Shebab, un groupe armé qui revendique je ne sais quoi.

Nous, c’est nous ! Nous les résidents du Québec, les nord-américains. Les africains, les québécois, les asiatiques, les arabes et autres. Cette nouvelle du massacre de Garissa nous a surpris dans notre confort occidental, et a bouleversé les plus compatissants d’entre nous.

La scène est horrible, et rien qu’à y penser, donne des sueurs froides. Des jeunes étudiants tués à bout portant en pleine université par des lâches qui abattent leur rage sur des innocents pour faire passer leur message.

Ces élèves, ils devaient surement avoir des grands projets. Des ambitions de mariages, avoir des enfants, construire une famille, approfondir ses études, travailler pour une grosse boîte, être son propre Boss.

Tout est parti en fumée le temps d’un coup de feu.

Nous on regarde ça et on n’y comprend pas grand-chose, en plus d’en vouloir au monde entier. On aimerait blâmer les services de sécurité Kenyans ; mais où est leur efficacité nom de Dieu ? Ce n’est pas l’acte d’un loup solitaire, c’est tout un groupe bien organisé qui a mené une opération réfléchie. Ils ont dû à un moment donné passer la frontière du pays, communiquer par téléphone, tenir des réunions. En plus, ce ne sont pas des enfants de chœurs, il devait surement en avoir un ou deux sous filature non ?

On aimerait aussi blâmer les médias ; pourquoi ils n’en parlent pas comme ils ont couverts les attentats de Paris en janvier dernier ? Alors on rentre dans la comptabilité macabre ; 12 morts en France, 148 au Kenya, donc 12 fois plus. Il devrait donc y avoir 12 fois plus de mobilisation ?

Négatif !

Le Bénin qui avait décrété une journée de deuil national pour Charb et ses confrères, c’est garder une petite gêne pour  Alex Omorwa Mogaka et ses 147 collègues. Les présidents africains IBK, Bongo, Sall et autres qui étaient très empathiques à la marche de Paris, ne se sont pas rendus à Garissa.

Mais comment en est-on arrivé à cette banalisation de la mort des africains noirs ?

Aliénation, complexes, mépris, racismes, néo-colonialisme sont quelques causes & facteurs qui pourraient répondre à la question.
Entre ses interrogations, on se doit d’honorer la mémoire des disparus. Ainsi, on s’organise ici tant bien que mal. Les posts sur Facebook ne suffisent plus, il faudrait faire quelque chose de plus.

Tout justement, ce dimanche 12 avril à 18h00, des belles âmes organisent un rassemblement pour les martyres Kenyans au parc Jean-Brillant à Montréal.

Ce serait déjà une façon de sortir de notre confort occidental, et faire ce fameux pas qui réduira la distance entre le Kenya et nous.


https://www.facebook.com/events/447313235435315/

Guy-Serge Luboya

jeudi 2 avril 2015

5 bonnes raisons d'apprendre une langue africaine chez ELA JAMBO

1.    Vous allez être un pionnier

En effet, ELA JAMBO est la pionnière et unique école de langues africaines au Québec. En y suivant un cours vous devenez de facto un pionnier. Vous ferez désormais partie des premiers individus de la belle province à avoir suivi un cours de langue africaine dans une école spécialisée en la matière. Qui sait ce que ça vaudra dans 20 ou 30 ans:).


2.    Vous allez apprendre le concept qui se cache derrière les langues

Chez ELA JAMBO on n’enseigne pas comme des techniciens, on vous apprend le concept qui se cache derrière la langue. Cette dernière étant la mère de la pensée, elle cache une manière de concevoir le monde de ses locuteurs. La conception d’un temps circulaire chez les bantous du Congo fait qu’en Lingala par exemple, on utilise le même mot pour décrire hier et ..demain. Chez les Bassa du Cameroun, lors des salutations, on ne présente pas que son prénom et nom mais aussi celui de sa lignée.

3.    Les enseignants sont des locuteurs natifs

Chez ELA JAMBO tous nos enseignants sont des locuteurs natifs. Ils sont originaires des pays d’où proviennent les langues qu’ils enseignent. Ils ont appris ces langues très jeunes, soit en milieu familial ou à l’école.

4.    Vous allez rencontrer des gens intéressants

ELA JAMBO a son lot de rencontres fascinantes. De médecins sans frontières à artistes peintres, les langues africaines attirent toutes sortes de personnes pour autant de raisons. Cependant, malgré cette divergence de professions, les étudiants d’ELA JAMBO remarquent souvent qu’ils ont beaucoup en commun. Pourquoi alors ne pas faire d’une pierre deux coups ? Apprendre une langue africaine et réseauter :).

5.    Vous allez recevoir un diplôme

Et oui !! Chez ELA JAMBO on ne fait rien comme ailleurs. Après avoir brillamment assister à vos cours, complété vos leçons et devoirs, passé votre examen final..oui votre examen final, vous recevrez un diplôme.
La soirée des remises des diplômes est organisée quelques jours après la fin de la session et tous les étudiants, enseignants et l’équipe ELA JAMBO y participent. De plus, plusieurs médias sont invités à couvrir cet événement. Vous recevrez alors votre attestation de réussite de la main de votre professeur sous les acclamations de vos collègues.



Kalala, un nom qui lui allait si bien