mercredi 21 mars 2018

Panafricanisme : que les vrais croyants se lèvent !

Le militant Stokely Carmicheal, à qui l'on doit le concept de
racisme systémique, fut une figure importante du panafricanisme. 

Depuis près d’un demi-siècle, le mouvement panafricaniste avance timidement. « Avancer » est un bien gros mot, car l’honnêteté intellectuelle nous pousserait de dire qu’il semble avoir…reculé. C’est que les années soixante ont vu beaucoup plus de panafricanistes que cette deuxième décennie du 21e siècle dans lequel nous vivons.

Né dans les Antilles, le panafricanisme est une idéologie qui vise à rassembler les Africains et afrodescendants autour d’une cause commune. Pour vulgariser, c’est comme être nationaliste sans frontières, être patriotique à l’échelle du continent de la terre mère et de ses enfants exilés.

Mais, pas seulement qu’une question de cœur, le panafricanisme est une affaire de raison. Il a prouvé son efficacité durant les soulèvements des années 1960. Les pères des indépendances ont su travailler en bonne intelligence pour que chacun, dans son coin de pays, puisse relever les fronts longtemps courbés. Félix Moumié, Thomas Kanza, Kwame Krumah, Patrice Lumumba et autres avaient compris un principe assez simple : le feu chez le voisin peut atteindre ma demeure.  

Hélas, aujourd’hui, pour bons nombres de partisans, le panafricanisme est plus ou moins un fonds de commerce. On y consacre de longs discours sans vraiment y croire un mot.

À sa façon, le panafricanisme, comme toute entreprise, n’échappe pas à la loi de Pareto : 20% d’adeptes pour 80% de figurants.

Il est un courant de pensée, à l’instar de tout courant de pensée il a besoin de « vrais croyants », pour reprendre ici l'expression de Yuval Noah Harari dans son Best-seller, SapiensDe grands défendeurs de la cause prêts à mettre la main au feu pour cet idéal, de panafricains modèles prêchant par l’exemple.

Sans vrais croyants, ce fameux 20%, le panafricanisme restera un vœu pieux, une utopie pour quelques illuminés et une frustration pour une poignée d’avant-gardistes.


Mayamba Luboya

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