« Vous tous là-bas, regardez
le Congo…», c’est par ces mots que débutait le réquisitoire d’un jeune
activiste-artiste congolais, armé de courage, dans la rue face à des policiers
de son pays.
Le jeune militant s’était alors lancé dans un plaidoyer plein de
bon sens avant d’être arrêté par les forces de l’ordre. La vidéo a fait le tour
des réseaux sociaux et a ému plus d’un.
En effet, il ne faut pas cesser
d’attirer l’attention sur le Congo. Pendant des siècles, le monde a regardé le
Congo pour les mauvaises raisons : accaparer ses ressources. Si le citoyen
occidental moyen ne peut situer le Congo sur une carte, ses dirigeants
connaissent le pays-continent par cœur.
Longtemps, on a regardé le Congo sans y voir
les Congolais. Les yeux axés sur les profits, on y a vu que le Congo des
ressources. Dans cette logique, les multinationales ont eu plus de poids que
les institutions, les actionnaires plus que les élus et les proches du pouvoir
plus que les citoyens ordinaires.
Aujourd’hui, 30 décembre
2018, jour de la troisième élection de l’histoire du pays, il serait sage de
renouveler la manière de regarder le Congo, il faudrait finir par voir qu'il y
a des gens qui y vivent. Des gens comme tout le monde, qui aspirent, eux aussi,
à être maîtres de leurs destins. Leur sang ne peut plus être le carburant d’un
moteur économique. Leurs parcelles ne peuvent plus servir de terrains
d’affrontements pour tous les chercheurs d’or.
Toute patience ayant ses limites, c’est un modèle d’affaires qui ne tient plus à la
veille d’entamer l’an 2019.
Et non, il ne s'agit pas d'une guerre ethnique. Non plus, d'un petit dictateur qui veut à tout prix rester au pouvoir pour s'enrichir. Les raisons sont plus obscures, les forces sont plus redoutables. Il s'agit ici de l'obstination dans la non-reconnaissance aux Congolais, des principes fondamentaux qui constituent un être humain : le droit de se gouverner, le droit de disposer de son coin de terre, le droit à l'autodétermination.
Après une parodie d’élection sous une
organisation des plus chaotique, le Congolais se rend compte que la voie
démocratique est une avenue bloquée sur son sol. Il faut donc faire demi-tour
et s’en remettre à la constitution, elle est la boussole qui permet de
retrouver son chemin, car elle prévoit toutes les dispositions pour protéger
son vote.
Les mentalités changent et la situation
évolue au pays de Lumumba. Étant donné que nous sommes presque tous, dans une
certaine mesure, reliés à ce pays, je vous conseille à vous tous là-bas, de
regarder le Congo.
Mayamba Luboya
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