Des résidents de Harlem en 1943 |
Le Harlem où Marcus Garvey, campé sur un coin de
rue, y électrisait les passants avec ses discours-fleuve. Le Harlem de Malcolm
X, là où le jeune prédicateur y arpentait les allées pour convertir ses
compatriotes en membres de la Nation Of Islam.
C’est toujours dans ce Harlem que le président Thomas
Sankara tenu mordicus à s’y rendre pendant son séjour New-Yorkais afin d’y
rencontrer la communauté. Le Burkinabé le plus célèbre prononça ensuite cette
formule restée dans les esprits, « notre Maison-Blanche se trouve
dans notre Harlem Noir ». À une époque très discriminatoire, Harlem
faisait donc office de « Washington parallèle » pour les
laissés pour compte sous le drapeau le plus puissant du monde contemporain.
Hasardeusement, la sélection naturelle a voulu que
Harlem présente un taux élevé de fibre entrepreneuriale. En effet, de Puff
Daddy à Dame Dash, et j’en passe, le quartier a été le berceau de plusieurs
têtes de l’élite entrepreneuriale afro-américaine. Comme si l’art des affaires
s’absorbait dans l’air à Harlem. Partis de rien, ces hommes et femmes ont bâti
des entreprises qui ont façonné le paysage économique américain et fait la
fierté de leur groupe.
Mais, les entrepreneurs qui ont réussi légalement ne
représentent qu'un côté de la médaille. La grande majorité de ces jeunes dotés
d’un énorme potentiel d’entreprendre, qui auraient pu devenir les nouveaux
industriels du pays, ont été ramassés par la séduction maléfique de la rue,
trop tentante dans ce piège à con que sont les ghettos américains.
Ainsi, ceux qui auraient pu devenir PDG d’une
entreprise « top500 » du magazine Fortune, ont terminés
drogués, emprisonnés, et souvent, morts.
C’est les cas de Guy Fisher et Richard Porter. Le
premier est emprisonné depuis 1984 pour trafic de drogue. Dr Fisher a complété
un doctorat en sociologie en prison. D'ailleurs, une pétition pour sa remise en
liberté circule actuellement sur internet. Le second a eu moins de chance, « Rich »,
comme le surnommait ses proches, a été assassiné par un de ses acolytes.
La dernière fois que j’ai été à Harlem, c’était en
septembre 2017. J’ai été frappé par la souffrance sur les visages des gens et
les nombreuses personnes aux prises avec un trouble mental évident. Harlem la
Belle a perdu de son charme.
Espérant qu’elle ne perdra pas son âme..
Mayamba Luboya
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