samedi 28 mars 2015

L'héritage d'Étienne Tshisekedi

Comme tous les grands hommes, Étienne Tshisekedi a son lot de détracteurs et de fanatiques. Les premiers disent de lui qu’il est utopiste, « endormeur » et spécialiste des occasions ratées. Les seconds lui vouent un culte, voient en lui un messie, le qualifiant d’homme providentiel du Congo.

Tout en rejetant l’idée même du fanatisme, je m’inscris dans le camp des supporteurs du sphinx de Limete (un de ses surnoms).

Du calme les antis-Tshisekedistes, je vous explique ;

Il y a quelques années dans le milieu Congolais est apparue une expression devenue populaire voulant désigner la classe politique de l'ex Zaïre. Ce terme c’est la politique du ventre. Cette dernière se veut la conception qu’ont beaucoup de politiciens congolais des affaires publiques, ils font d’abord de la politique pour « bien manger ». Le politicien congolais typique est un véritable caméléon, champion des tournures de vestes. Il flirt avec tous les parties, réalise des alliances impossibles, dit une chose le jour et son contraire le soir. Il n’a que faire des manifestes, des idéologies et des statues d’une organisation. Tout ça c'est des « détails » pour lui. 

Dans le fond, ce qui l’intéresse c’est..la forme et non le fond.  

Le fond a tué Lumumba, la forme a permis à plusieurs d’engraisser, d’envoyer leurs enfants étudier en occident, de se faire soigner à l’étranger. Voilà donc le calcul facile que fait le politicien congolais moyen ; le fond = problème, la forme = belle vie.

Et là apparaît Étienne Tshisekedi, un Monsieur de 82 ans. À l’âge d’être vulnérable et de penser à la retraite d’orée, il reste intransigeant et refuse les postes offerts sur un plateau d’argent.

Il répète la même chose depuis 1982, année où il a cofondé l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). À cette époque il disait, et le déclare encore, « tenez bon l’UDPS vaincra ». On peut être d’accord ou non sur ses méthodes, mais on se doit de respecter l’ange de la conviction au paradis des opportunistes. Un musicien congolais a dit un jour ; même si tu n’aimes pas la gazelle admet quand même qu’elle court vite.

Selon moi, c’est cela l’héritage de Ya Tshitshi (un autre de ses surnoms); on ne fait jamais de la politique pour un poste. Président, gouverneur, député ne sont pas des finalités mais des moyens. Des podiums sur lesquelles on se tient pour transmettre sa vision au peuple.

Parce que comme le dit le principal intéressé, c’est surtout et avant tout, le peuple d’abord !   



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Kalala, un nom qui lui allait si bien