Malgré le rythme accéléré de nos vies et nos multiples activités, parfois on s’arrête un instant, juste le temps d’essayer de comprendre la misère du monde. Cette détresse, il y a certains pays qui l'ont malheureusement hérités plus que d’autres, c’est le cas de la République Démocratique du Congo.
Il suffit d’évoquer le nom de cet état pour penser à ses
millions de morts, ses interminables combats armés qualifiés de « grande guerre
africaine », ses immenses ressources naturelles spoliés matins, midis, soirs,
son élite en exil, sa piètre performance en indice de développement humain etc.
Quand on regarde tous ces problèmes on a l’impression de
s’être engagé dans un bras de fer contre un monstre à dix mains, tellement on ne
sait par ou les saisir.
Il y a le Congo dans le collimateur des grandes puissances
depuis 1885, année où ils se sont réunis en Allemagne pour partager ce gros
gâteau. Ils ont rédigés l’acte de Berlin comme on compose un plan d’affaires de
nos jours. Sur la balance de la conscience, le côté inhumain d’asservir les
Congolais n’a jamais fait le poids devant le côté business de faire du profit.
Il y a le Congo et ses guerres atroces, conflit le plus
meurtrier depuis la deuxième guerre mondiale. Ces combats où s’invite tout le
monde, des ADF Nalu au M23, les balles étrangères qui sifflent dans l’est de
l’immense pays forcent les enfants à courir pour leurs vies plutôt que le faire
pour rattraper un ballon.
Il y a le Congo et ses innombrables parties politiques, qui
s’entendent souvent sur le discours mais jamais sur le porte-parole. Où cette
soif d’avoir un « titre » n’est étanché que par la création de sa propre
plateforme grâce à laquelle on peut s’accaparer le siège présidentiel. Trop
immatures pour contenir leurs ambitions personnelles, ils avancent dispersés et
désorganisés vers des adversaires tissés serrés et déterminés.
Il y a le Congo et son peuple. Ce dernier a tendance à
transporté ses leaders devant le portail de la mythologie pour ensuite mieux se
déresponsabiliser. Il ferme les yeux, certes pour prier, mais aussi pour ne pas
voir.
Il y a le Congo et ces multinationales côté à la bourse
dont les sièges sociaux se trouvent dans une tour à bureaux de grandes
capitales occidentales, mais le terrain de jeux est au Kivu. Ils vont de spéculations pour créer un semblant
de pénurie et ainsi faire monter la valeur du titre. Évaluation qui augmente en
même temps que la courbe d’insécurité pour les habitants du grand pays d’Afrique.
Tous ces éléments problématiques ont un seul et même point
de rencontre ; la richesse de ce pays. Voilà la simple réponse à toutes ces
questions. Tant et aussi longtemps que ce pays sera riche, les prédateurs ne
seront jamais très loin. Il ne faut pas espérer qu’ils se réveillent un beau
matin et abandonne tout bonnement ce qu’il considère comme leur vache à lait,
la nature humaine fait en sorte que l’homme ne change pas si facilement.
Les Congolais n’ont donc pas 36 000 options, il y a la
collaboration, le partage ou ..la lutte.
Guy-Serge Luboya