samedi 16 mai 2015

PKP a gagné : Dont hate the player, hate the game

Hier, était jour d’élection d’un nouveau chef pour le parti Québécois (PQ). Sans grande surprise, la lutte s’est terminée comme le prédisait les sondages depuis déjà quelques semaines, le favori Pierre-Karl Péladeau a fini premier et au premier tour. Péladeau, PKP pour les intimes, à obtenue 57,6% des voix, près du double de son plus proche rival.

Si les ténors du PQ comme les anciens premiers ministres Bernard Landry et Pauline Marois ont le cœur joyeux face ces résultats, cette joie est loin d’être partagée par tous les sympathisants du mouvement souverainiste.

L’élection de PKP gêne car elle n’est pas ‘’juste’’. Ça fait un peu enfantin de le dire comme ça, mais c’est vrai. M. Péladeau n’est entrée dans le Parti Québécois qu’en mars 2014. Une dizaine de mois de militantisme devant les 28 ans d’une Martine Ouellet ou les décennies d’un Jean-François Lisée à conseiller tour à tour Jacques Parizeau, Bernard Landry et Pauline Marois. Ces derniers ont tous étés chefs du PQ et premier ministre du Québec.

Quelqu’un comme M. Lisée a le Parti Québécois tatoué sur le cœur comme on dit au Québec. Reconnu pour sa vive intelligence, il a donné ses conseils aux chefs, écrits des livres sur le sujet, animé des conférences. Malgré tous ces faits d’armes il a dû se retirer très vite de la course, se rendant rapidement à l’évidence que même sa riche expérience n’avait aucune chance devant la machine PKP.

Les trois décennies de Mme. Ouellet n’ont aussi pas fait le poids devant la vague Péladeau, elle a terminé la compétition à des années lumières du nouveau chef avec 13,21%.

Le fait qu’un autre candidat, Alexandre Cloutier, maîtrise davantage l’art oratoire que Péladeau n’est pas tombé à l’oreille des électeurs qui n’ont été que 29,21% à voter pour lui.

En plus, PKP n’est vraiment pas un gauchiste comme se revendique le Parti Québécois. Du temps où il était patron de Québécor il a fait la guerre aux syndicats, ce même mouvement syndicaliste qui constitue un maillon fort de l’électorat de la formation indépendantiste.

Mais la politique étant souvent une question de compromis, les militants peuvent pardonner les dérives autoritaires de leur ancien employeur s’il arrive à faire du Québec un pays. Parce que malgré ces défauts, Pierre-Karl Péladeau a des qualités ; il est riche, puissant et influent. L’image même du Moïse tant attendu pour guider son peuple vers la terre promise, du moins pour beaucoup de souverainistes.

Ainsi va la vie, ce n’est pas un film d’Hollywood où le gentil gagne toujours à la fin. C’est de la politique, et sur ce genre de terrain les règles du jeu sont différentes. L’argent devient le nerf de la guerre, la popularité est incontournable et les contacts non négligeables. Dans ce genre de système, celui ou celle qui rassemble le plus ces conditions a gagné d’avance.

On ne peut donc pas s’acharner sur l’intéressé, on ne peut qu’en vouloir aux critères non écrits de ce genre de concours.

Il y a quelques années, le milieu Hip-Hop américain a inventé une belle citation pour résumer ce genre de situation : Dont hate the player, hate the game.
     



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