Hier, était
jour d’élection d’un nouveau chef pour le parti Québécois (PQ). Sans grande
surprise, la lutte s’est terminée comme le prédisait les sondages depuis déjà quelques
semaines, le favori Pierre-Karl Péladeau a fini premier et au premier tour. Péladeau,
PKP pour les intimes, à obtenue 57,6% des voix, près du double de son plus
proche rival.
Si les
ténors du PQ comme les anciens premiers ministres Bernard Landry et Pauline
Marois ont le cœur joyeux face ces résultats, cette joie est loin d’être
partagée par tous les sympathisants du mouvement souverainiste.
L’élection
de PKP gêne car elle n’est pas ‘’juste’’. Ça fait un peu enfantin de le dire
comme ça, mais c’est vrai. M. Péladeau n’est entrée dans le Parti Québécois qu’en
mars 2014. Une dizaine de mois de militantisme devant les 28 ans d’une Martine
Ouellet ou les décennies d’un Jean-François Lisée à conseiller tour à tour
Jacques Parizeau, Bernard Landry et Pauline Marois. Ces derniers ont tous étés
chefs du PQ et premier ministre du Québec.
Quelqu’un
comme M. Lisée a le Parti Québécois tatoué
sur le cœur comme on dit au Québec. Reconnu pour sa vive intelligence, il a
donné ses conseils aux chefs, écrits des livres sur le sujet, animé des
conférences. Malgré tous ces faits d’armes il a dû se retirer très vite de la
course, se rendant rapidement à l’évidence que même sa riche expérience n’avait
aucune chance devant la machine PKP.
Les trois décennies
de Mme. Ouellet n’ont aussi pas fait le poids devant la vague Péladeau, elle a terminé
la compétition à des années lumières du nouveau chef avec 13,21%.
Le fait qu’un
autre candidat, Alexandre Cloutier, maîtrise davantage l’art oratoire que
Péladeau n’est pas tombé à l’oreille des électeurs qui n’ont été que 29,21% à
voter pour lui.
En plus, PKP
n’est vraiment pas un gauchiste comme se revendique le Parti Québécois. Du temps
où il était patron de Québécor il a fait la guerre aux syndicats, ce même
mouvement syndicaliste qui constitue un maillon fort de l’électorat de la
formation indépendantiste.
Mais la
politique étant souvent une question de compromis, les militants peuvent
pardonner les dérives autoritaires de leur ancien employeur s’il arrive à faire
du Québec un pays. Parce que malgré ces défauts, Pierre-Karl Péladeau a des
qualités ; il est riche, puissant et influent. L’image même du Moïse tant attendu pour guider
son peuple vers la terre promise, du moins pour beaucoup de souverainistes.
Ainsi va la vie, ce n’est pas un film d’Hollywood où le gentil
gagne toujours à la fin. C’est de la politique, et sur ce genre de terrain les règles
du jeu sont différentes. L’argent devient le nerf de la guerre, la popularité
est incontournable et les contacts non négligeables. Dans ce genre de système,
celui ou celle qui rassemble le plus ces conditions a gagné d’avance.
On ne peut donc pas s’acharner sur l’intéressé, on ne peut qu’en
vouloir aux critères non écrits de ce genre de concours.
Il y a quelques années, le milieu Hip-Hop américain a inventé
une belle citation pour résumer ce genre de situation : Dont hate the
player, hate the game.
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