Joseph Kabila, au pouvoir en République Démocratique du Congo, ne
parle presque jamais. L’homme est un véritable taciturne, laissant
planer le doute et les rumeurs de toutes sortes à son sujet. Les
Congolais semblent en savoir peu sur lui malgré le fait qu’il les dirige
depuis 14 ans.
Si les présidents sont connus pour leurs citations mémorables tels ‘‘l’Afrique doit s’unir’’ de Nkrumah ou ‘’yes we can’’ d’Obama, joka (un surnom donné par des Congolais) n’en a aucune.
Face
à ces lacunes en communications de leur dirigeant, les Congolais se
sont demandé s’il faut en rire ou en pleurer ? Ils ont vraisemblablement
optés pour la première option, l’humour Congolais s’est chargé de le
surnommer le muet national.
Ses
détracteurs disent que s’il est si avare de mots c’est tout simplement
parce qu’il n’a rien à dire, tant ses fonctions le dépasse du point de
vue habilité. Quant à ses sympathisants, ils veulent minimiser les
choses. Ils rétorquent que Kabila est tout simplement comme ça de
nature, un homme de peu de mots. Ce qui n’est pas mal en soi ..si on est
chercheur en ethnobotanique ou technicien réparateur des escaliers du
métro. Mais le premier citoyen d’un pays de 70 millions d’âmes peut-il
se payer le luxe de laisser ses concitoyens deviner ce qu’il pense ?
Beaucoup
de Congolais ont un doute sur sa nationalité. Stratégie politique de
l’opposition ou réelle information ? Peut-importe, la rumeur persiste
depuis des années et a une nuisance considérable à son image. Cette
simple question sur son acte de naissance a accouchée d’une théorie
remettant en cause son patriotisme, prétextant qu’il serait à la solde
de son véritable pays d’origine.
Et pourtant Joseph Kabila
n’est pas le seul président à qui on a demandé des éclaircissements sur
ses souches. Le scénario s’est produit aux États-Unis et en Haïti. On
reprochait à Barack Obama de ne pas être né aux États-Unis, et à Michel
Martelly d’avoir vu le jour en Italie. Les deux dirigeants ont fournis
leurs actes de naissances pour faire taire les détracteurs, et tout le
monde est passé à autre chose.
Kabila lui ne dit absolument rien.
Quand on lui questionne sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, encore là, silence de mort.
Il
n’en dit pas plus sur les situations ambiguës comme par exemple les
conditions de l’attentat du Colonel Mamadou Ndala. En 2006, durant la
période électorale, il refuse le débat télévisé face à face que lui
propose son challenger, Jean-Pierre Bemba.
Alors, vous vous demandez surement, mais comment fait-il pour ‘‘diriger’’ ce pays ?
Joseph Kabila a réglé le problème à sa façon, et ce n’est vraiment pas en suivant des cours de public speaking.
Il a engagé un Monsieur du nom de Lambert Mende en tant que
porte-parole et ministre de l’information. Mende est tout le contraire
de son patron, une vraie cassette sur le bouton repeat. Il est sur tous les fronts et défend son président avec une énergie et sensibilité digne d’une mère poule.
Lui aussi l’humour Congolais s’est occupé de lui, on le désignant le perroquet national.
Et
entre ce duo bizarre, il y a 70 millions de Congolais. Voici donc
l'histoire d'un peuple, un perroquet et un président qui n’aimait pas
parler.
Bienvenue sur mon Blog. On parle un peu de tout ici, de l'entrepreneuriat au Québec aux efforts pour un lendemain meilleur en République Démocratique Du Congo. Contact : mayambaluboya@gmail.com. Commandez mon livre ici : https://www.amazon.com/dp/2981691902/ref=cm_sw_r_tw_dp_U_x_0D34CbZVSHWJV
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