Nous, c’est nous ! Nous les résidents du Québec, les nord-américains. Les africains, les québécois, les asiatiques, les arabes et autres. Cette nouvelle du massacre de Garissa nous a surpris dans notre confort occidental, et a bouleversé les plus compatissants d’entre nous.
La scène est horrible, et rien qu’à y penser, donne des sueurs froides. Des jeunes étudiants tués à bout portant en pleine université par des lâches qui abattent leur rage sur des innocents pour faire passer leur message.
Ces élèves, ils devaient surement avoir des grands projets. Des ambitions de mariages, avoir des enfants, construire une famille, approfondir ses études, travailler pour une grosse boîte, être son propre Boss.
Tout est parti en fumée le temps d’un coup de feu.
Nous on regarde ça et on n’y comprend pas grand-chose, en plus d’en vouloir au monde entier. On aimerait blâmer les services de sécurité Kenyans ; mais où est leur efficacité nom de Dieu ? Ce n’est pas l’acte d’un loup solitaire, c’est tout un groupe bien organisé qui a mené une opération réfléchie. Ils ont dû à un moment donné passer la frontière du pays, communiquer par téléphone, tenir des réunions. En plus, ce ne sont pas des enfants de chœurs, il devait surement en avoir un ou deux sous filature non ?
On aimerait aussi blâmer les médias ; pourquoi ils n’en parlent pas comme ils ont couverts les attentats de Paris en janvier dernier ? Alors on rentre dans la comptabilité macabre ; 12 morts en France, 148 au Kenya, donc 12 fois plus. Il devrait donc y avoir 12 fois plus de mobilisation ?
Négatif !
Le Bénin qui avait décrété une journée de deuil national pour Charb et ses confrères, c’est garder une petite gêne pour Alex Omorwa Mogaka et ses 147 collègues. Les présidents africains IBK, Bongo, Sall et autres qui étaient très empathiques à la marche de Paris, ne se sont pas rendus à Garissa.
Mais comment en est-on arrivé à cette banalisation de la mort des africains noirs ?
Aliénation, complexes, mépris, racismes, néo-colonialisme sont quelques causes & facteurs qui pourraient répondre à la question.
Entre ses interrogations, on se doit d’honorer la mémoire des disparus. Ainsi, on s’organise ici tant bien que mal. Les posts sur Facebook ne suffisent plus, il faudrait faire quelque chose de plus.
Tout justement, ce dimanche 12 avril à 18h00, des belles âmes organisent un rassemblement pour les martyres Kenyans au parc Jean-Brillant à Montréal.
Ce serait déjà une façon de sortir de notre confort occidental, et faire ce fameux pas qui réduira la distance entre le Kenya et nous.
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Guy-Serge Luboya
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