Comme tous
les grands hommes, Étienne Tshisekedi a son lot de détracteurs et de
fanatiques. Les premiers disent de lui qu’il est utopiste, « endormeur » et
spécialiste des occasions ratées. Les seconds lui vouent un culte, voient en
lui un messie, le qualifiant d’homme providentiel du Congo.
Tout en
rejetant l’idée même du fanatisme, je m’inscris dans le camp des supporteurs du sphinx de Limete (un de ses surnoms).
Du calme
les antis-Tshisekedistes, je vous explique ;
Il y a
quelques années dans le milieu Congolais est apparue une expression devenue
populaire voulant désigner la classe politique de l'ex Zaïre. Ce terme c’est la politique du ventre. Cette dernière se
veut la conception qu’ont beaucoup de politiciens congolais des affaires
publiques, ils font d’abord de la politique pour « bien manger ». Le politicien
congolais typique est un véritable caméléon, champion des tournures de vestes. Il
flirt avec tous les parties, réalise
des alliances impossibles, dit une chose le jour et son contraire le soir. Il n’a
que faire des manifestes, des idéologies et des statues d’une organisation. Tout ça c'est des « détails » pour lui.
Dans le
fond, ce qui l’intéresse c’est..la forme et non le fond.
Le fond a tué
Lumumba, la forme a permis à plusieurs d’engraisser, d’envoyer leurs enfants
étudier en occident, de se faire soigner à l’étranger. Voilà donc le calcul
facile que fait le politicien congolais moyen ; le fond = problème, la forme =
belle vie.
Et là apparaît Étienne Tshisekedi, un Monsieur de 82 ans. À l’âge d’être vulnérable
et de penser à la retraite d’orée, il reste intransigeant et refuse les postes
offerts sur un plateau d’argent.
Il répète
la même chose depuis 1982, année où il a cofondé l’Union pour la Démocratie et
le Progrès Social (UDPS). À cette époque il disait, et le déclare encore, « tenez
bon l’UDPS vaincra ». On peut être d’accord ou non sur ses méthodes, mais on se
doit de respecter l’ange de la conviction au paradis des opportunistes. Un musicien
congolais a dit un jour ; même si tu n’aimes pas la gazelle admet quand même qu’elle
court vite.
Selon moi,
c’est cela l’héritage de Ya Tshitshi
(un autre de ses surnoms); on ne fait jamais de la politique pour un poste. Président,
gouverneur, député ne sont pas des finalités mais des moyens. Des podiums sur
lesquelles on se tient pour transmettre sa vision au peuple.
Parce que
comme le dit le principal intéressé, c’est surtout et avant tout, le peuple d’abord
!
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